Comment bien choisir son bois de chauffage ?

Le bois a retrouvé aujourd'hui une place de choix comme source d'énergie.
Son succès devrait aller croissant au regard de l'évolution du prix du pétrole. De nouvelles recherches ont été entreprises par les fabricants de système de chauffage. Ils ont mis au point des chaudières alimentées de manière automatique avec des copeaux de bois. De quoi rivaliser avec le gaz ou le fioul !

Cela n'empêche pas les systèmes classiques d'être toujours efficaces.
Mais pour alimenter poêles et cheminées, encore faut-il avoir des bûches à la bonne longueur et à la bonne grosseur.

Par ailleurs, ne pensez pas qu'en utilisant le bois pour votre chauffage vous participiez à la déforestation de notre territoire : la forêt française, très bien gérée, est aujourd'hui 2 fois plus étendue qu'à la fin du 19ème siècle et elle grandit chaque année de 45000 ha.

Choisir la bonne essence

Il y a bois de chauffage et bois de chauffage ! Tous les bois n'offrent pas les mêmes qualités ni le même pouvoir calorifique.
Il y a des bois qui fument, comme le robinier. D'autres qui vont éclater sous l'effet de la chaleur, comme le châtaignier, entraînant des projections.
Certains, enfin, qui vont produire un feu vif et éphémère, comme le hêtre.

Les résineux, ainsi que tous les bois blancs, brûlent facilement, mais ils dégagent moins de chaleur que les feuillus (charme, hêtre, chêne, acacia…).
La présence d'une grande quantité de résine accentue les risques de projections de flammèches, sources fréquentes d'accidents dans les cheminées. De plus, ces bois ont tendance à encrasser les conduits de cheminées.

"Le meilleur bois de chauffage est le charme, le hêtre et le chêne."

Les feuillus brûlent plus lentement tout en produisant une plus grande quantité de chaleur.
Tous les feuillus ne sont pas, pour autant, à la même enseigne. Le meilleur bois de chauffage est le charme, suivi du hêtre et du chêne.
Ce dernier produit peu de flammes.
Viennent ensuite les feuillus à bois durs (frêne, orme..) puis ceux à bois tendre (peupliers, fruitiers…)

Couper son bois

Les forestier ont l'habitude de couper les arbres en tronçons d'un mètre de long, voire d'un mètre vingt. Ils les laissent ensuite sécher au bord des chemins au moins une année.
Livrés en stères ils doivent être repris pour servir de bois de chauffage. Les morceaux d'un mètre sont, en général, coupés en deux et ceux d'un mètre vingt en trois. Vous pourrez ainsi alimenter toutes les cheminées, les poêles et les cuisinières à bois.

Vous pourrez recouper votre bois à l'aide d'une tronçonneuse. Pour les petites quantités, un modèle électrique suffira.

"Choisissez votre équipement en fonction du volume de travail !"

Pour des quantités importantes, l'emploi d'une tronçonneuse thermique est plus judicieux. Plus puissante et plus rapide, elle viendra plus rapidement à bout de votre tas de bûches.

Pour la scie comme pour les tronçonneuse, l'emploi d'un chevalet est obligatoire de façon à bien bloquer la bûche.
Le port de gants est plus que recommandé, de même que les lunettes et un protège oreille pour les machines à moteur.

Si vous êtes un grand consommateur de bois de chauffage, l'investissement dans une tronçonneuse peut être intéressant.
Animée par un moteur électrique, thermique ou à batterie elle coupera des bûches de gros diamètre.
Utilisez un chevalet qui supportera le morceau de bois tout en sécurisant votre travail.
Bien que puissante, votre tronçonneuse ne restera efficace qu'avec une chaîne bien affûtée.
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Fendre son bois

Fendre ses bûches permet de mieux les faire sécher en tas et de profiter d'une meilleure combustion. L'outil idéal pour cette opération est la hache à refendre. Sa masse (3 à 4 Kg) et la forme tranchante de son fer viennent facilement à bout des bûches les plus grosses.

Les outils à manche de frêne limitent les vibrations. Les nouveaux manches en matériaux composites sont encore plus efficaces, même si leur contact est différent.
Pour les bûches les plus rétives, qui présentent une résistance ou des nœuds, le recours au merlin et à des coins s'avère nécessaire.
Plutôt qu'un coin droit classique, préférez un coin éclateur. En s'enfonçant, ce dernier facilite l'éclatement du bois.
Pour enfoncer un coin utilisez une masse.

"Et pourquoi ne pas choisir une fendeuse de buches ?"

Plutôt que de faire souffrir votre dos en soulevant le merlin ou la masse, vous pouvez aussi opter pour une fendeuse de bûches hydraulique.

Conçus pour les professionnels, il existe aujourd'hui des modèles adaptés au particulier.
Un moteur électrique entraîne une pompe hydraulique qui alimente un vérin. Celui-ci actionne un coin qui s'enfonce dans le bois, coincé à l'autre extrémité. Vous n'avez plus d'effort à faire.
Le seul travail consiste à mettre la bûche sur la table de travail et de retirer les deux morceaux coupés. L'obligation d'utiliser les deux mains pour actionner le vérin évite tout risque d'accident. Là aussi, le port de gants et de lunettes est fortement recommandé.

Bien entreposer son bois

Une fois abattu, l'arbre est ébranché puis le fût débité. Les parties destinées au bois de chauffage sont coupées en bûches de 1 m ou 1,20 m de long.
Elles sont ensuite entreposées en long tas rectilignes, le long des routes et des chemins forestiers. Là en plein air, le bois va commencer à sécher. Malheureusement, la plupart des forestiers commercialisent leur bois dès le printemps suivant alors qu'il n'est pas encore totalement sec.

"Le bois doit respirer pour évacuer l'humidité qu'il contient"

Au moment de la réception, coupez les bûches en morceau de 33 ou 50 cm de long puis débitez les.
le bois ainsi éclaté sèche plus vite. Entreposez ces bûches à l'abri des intempéries, dans un endroit aéré pour que le bois puisse respirer et évacuer plus rapidement l'humidité qu'il contient. L'abri à bois est idéal.

Mais rien ne vous empêche de l'entreposer en plein air en prenant la précaution de mettre une bâche sur le dessus pour éviter les infiltrations d'eau.

Pour éviter au bois de se déliter au contact de la terre, entreposer votre tas de bois sur quelques parpaings qui permettent à l'air de circuler pour un meilleur séchage.
Plus il sera sec, mieux il brûlera dans votre cheminée. Et il encrassera moins le conduit de cheminée.
Ayez donc toujours une année d'avance minimum.

Ne pas oublier le ramonage !

L'utilisation de certaines essences, comme les résineux, l'acacia ou le robinier, encrassent les conduits de cheminée. N'oubliez pas de faire ramoner chaque année, voire deux fois si votre consommation est très importante dans les régions les plus froides.
Non seulement cette opération est obligatoire, mais elle est aussi une assurance contre les feux de cheminée qui ont souvent tendance à se déclarer la nuit...

Ménager son corps

Préparer son bois de chauffage peut sembler un travail énorme. Mais la technique s'améliore au fil des coupes. Les gestes se font plus précis et plus économes en énergie.
Il faut néanmoins savoir travailler par plage de deux heures maximum pour éviter toute lésion au corps (courbatures, lumbago, crampes…).
Vous éviterez aussi tout accident dû à la fatigue et à une attention qui s'amenuise. Sachez vous arrêter à temps plutôt que de prendre le risque de vous retrouver aux urgences de l'hôpital le plus proche.